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Chaque échéance électorale importante, et spécialement, en France, l’élection présidentielle, est une expérience politique singulière, dont il y a des enseignements à tirer. Celle de 2012 n’a pas failli à la règle. En voici deux illustrations.

Une campagne présidentielle, qui l’ignore, est une bataille de communication. Il s’en faut cependant que ce processus soit clair, y compris pour ceux qui le conduisent. Ses retombées pour le vainqueur, en particulier, sous forme de contraintes vis-à-vis de l’opinion, demandent à être interrogées, comme le fait ressortir Jean-Marc Benoit en comparant le parcours de Nicolas Sarkozy et les premiers pas de François Hollande.

Communication toujours, un thème de campagne peut se montrer efficace et se révéler peu approprié à la pratique du pouvoir. Le candidat Hollande a marqué un point en revendiquant une « présidence normale ». Le président Hollande, en revanche, a dû rapidement mesurer que cette définition de son rôle ne lui était pas d’un grand secours dans l’exercice de ses fonctions. Ce décalage pourrait bien avoir pour vertu de mettre en lumière une dimension du pouvoir ordinairement cachée, suggère Jérôme Batout. Par où le pouvoir en démocratie échappe-t-il à la « normalité » '