DOSSIER : La démocratie peut-elle faire face à une catastrophe climatique ?

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Le danger de graves perturbations du climat ne cesse de se préciser. Nous nous en sommes entretenus dans ces colonnes mêmes avec Jean-Marc Jancovici voici peu (« Climat, énergie: les impasses du futur », n˚ 130, mai-août 2004). Le péril commence d’ailleurs à être pris assez au sérieux pour faire l’objet d’une réflexion officielle. Le Pentagone affiche ainsi sur son site Internet un rapport dû à des experts réputés (Peter Schwartz, Doug Randall) et envisageant les conséquences d’un brusque changement climatique. Il nous a paru mériter d’être porté à la connaissance du public français et mis en discussion.

L’interrogation qui surgit immanquablement, en effet, devant de telles perspectives est de savoir si nos régimes sont en mesure de les affronter. Les démocraties sont-elles armées, en l’état, pour répondre à de semblables évolutions ou simplement pour les prévenir ? C’est la question que nous avons soumise à un certain nombre de personnalités, en même temps que le texte de Peter Schwartz et Doug Randall. Quel scénario politique envisager en cas de catastrophe climatique du type de celle évoquée par les experts américains ? De manière générale, les démocraties ont-elles les moyens de faire face à des situations de cet ordre et de prendre les mesures drastiques qu’elles exigeraient ? Nous remercions Claude Allègre, André Lebeau, Jean-Christophe Rufin, Jean-Jacques Salomon et Hubert Védrine de s’être prêtés à cet exercice d’analyse prospective et d’avoir bien voulu inaugurer une réflexion qui ne fait que commencer. Car probablement tenons-nous là, avec les limites écologiques de notre civilisation, un des défis qui vont peser le plus lourdement et pour longtemps sur notre idée de la politique.

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