DOSSIER : Médias et politique

Présentation

Les médias ont changé la politique, c’est une affaire entendue. Mais en quel sens et en fonction de quels ressorts ?

On a pu avoir l’impression d’une prise de pouvoir par les médias. Outre qu’il y a lieu de s’interroger sur le bien-fondé de cette impression, renvoie-t-elle, pour ce qu’elle a de juste, à une configuration durable ? se demandent Denis Pingaud et Bernard Poulet. Les pentes actuelles de la technique et de la société ne poussent-elles pas d’ores et déjà vers une fragmentation de la scène publique à laquelle le pouvoir médiatique risque de ne pas survivre ?

Quelle place occupe au juste ce pouvoir des médias dans le système général des pouvoirs ? Quelle est la réalité de ce quatrième pouvoir qui peut passer pour le premier dans la conjoncture présente ? Marcel Gauchet revient sur la problématique classique du contre-pouvoir et sur ses métamorphoses dans la période récente.

L’adaptation des partis à la démocratie médiatique s’est traduite par l’apparition, en lieu et place de la vieille propagande, d’une science nouvelle de la conquête des esprits : la communication politique. Une activité trop peu scrutée, dont Christian Delporte retrace la genèse en France.

L’analyse des médias dans leur rapport à la politique privilégie systématiquement, sans même y penser, l’information et le journalisme. Or, c’est d’abord du divertissement qu’offrent les médias, rappelle Olivier Ferrand. Leur consommation est en priorité une activité de loisir. Ne serait-ce pas par ce côté, en réalité, qu’ils exercent leurs effets politiques les plus profonds ? N’est-il pas temps d’évaluer à sa juste portée la parole publique véhiculée par le spectacle médiatique ?

On lira avec intérêt, à l’appui de la démonstration d’Olivier Ferrand, l’entretien qu’a bien voulu nous accorder Jean-Luc Delarue. A-t-on pris la mesure de ce que représentent la communication des intimités ou le dévoilement personnel dont la télévision peut être le vecteur ?

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