Encore et toujours les États-Unis. Nous y revenons régulièrement dans Le Débat, spécialement depuis le 11 septembre 2001. Mais y a-t-il un sujet plus important ? À l’heure d’un monde mondialisé, comment faire l’impasse, comme les médias français n’en ont que trop souvent la tentation, sur les évolutions de la première puissance mondiale ? Les deux années qui viennent, en attendant la prochaine élection présidentielle, seront cruciales.

Après les déconvenues de l’aventure irakienne et plus largement de la « guerre contre le terrorisme », que pourrait être l’attitude des États-Unis vis-à-vis des affaires du monde ? Michael Lind envisage les possibles révisions de l’après-Bush.

Les États-Unis sont en train de connaître quelque chose comme une révolution silencieuse. La société de l’égalité des chances, de l’ouverture aux talents et à la réussite individuelle est rattrapée par l’inégalité héritée familière aux Européens. La mobilité sociale ne cesse de reculer, tandis que les inégalités se creusent. Un mouvement qui aura tôt ou tard des effets politiques d’importance. Jacques Mistral et Bernard Salz-mann en situent les dimensions.

Pas d’institution plus déterminante que la Cour suprême pour les orientations publiques, dans la durée. Bruce Ackerman analyse les enjeux des deux nominations intervenues récemment et en évalue les incidences prévisibles.

Singularité américaine, aussi enracinée que déconcertante pour le regard extérieur : le droit à la détention d’armes à feu. Didier Combeau revient sur sa signification et ses retombées.

Un cliché récurrent présente les États-Unis comme un pays qui ignore la préoccupation écologique. Or c’est l’un des tout premiers pays où elle ait acquis droit de cité. Olivier Delbard éclaire la tension entre ces deux rapports à la nature dans l’histoire et dans la culture américaine.

L’économie américaine est-elle aussi solide que l’insolente prospérité qu’elle affiche depuis plus d’une décennie le donne à croire ? Jacques Mistral retire un à un les voiles trompeurs dans lesquels elle est enveloppée.

Beaucoup d’observateurs ont tiré de la victoire des Démocrates lors des élections de mi-mandat de l’automne 2006 la conclusion que l’hégémonie conservatrice en place depuis la présidence Reagan touchait à son terme. Est-ce vraiment le cas ? Vincent Michelot fait ressortir les limites des indications fournies par le scrutin. Godfrey Hodgson reprend le sujet sous un angle plus général. Les conditions de fond d’un changement de cap politique sont-elles réunies ? Les Démocrates sont-ils en mesure de lui donner corps ?

Autres articles du dossier Les États-Unis dans l'incertitude

• Michael Lind, « Le monde après Bush », p. 105-112
• Jacques Mistral, « La fin du rêve américain ? », p. 113-121
• Bruce Ackerman, « La bataille pour la Cour suprême », p. 122-138
• Didier Combeau, « Une démocratie à l'épreuve des balles ? », p. 139-149
• Jacques Mistral, « Les sept voiles de la prospérité américaine », p. 164-176
• Vincent Michelot, « La fin du moment conservateur ? », p. 177-188
• Olivier Delbard, « Le paradoxe de la Nature », p. 177-188
• Godfrey Hodgson, « Vers un changement de cap politique ? », p. 189-192