DOSSIER : La justice ébranlée Présentation |
Parmi les institutions contestées de la société française, la justice est en première ligne. Ses dysfonctionnements ne sont plus à démontrer. Nous en avons traité récemment, à propos de ce qu’a révélé l’incroyable affaire d’Outreau (n˚ 143, janvier-février 2007). Mais le problème est beaucoup plus général. Il n’est pas un aspect de son exercice qui ne fasse question et qui ne soit remis en question, de façon plus ou moins ouverte. La difficulté, devant une telle situation, est de faire la part des dérives locales et des évolutions de fond qui ébranlent partout le mécanisme judiciaire. Voilà trois coups de sonde dans ce massif obscur, dont dépend beaucoup de l’avenir de nos sociétés.
Jean de Maillard analyse les transformations récentes des conceptions de la sécurité, à l’échelle internationale. Il montre comment les Français en subissent les effets et en intègrent les conclusions, tout en se raccrochant à leur tradition, avec le porte-à-faux qui ne manque pas d’en résulter.
Le cas de la justice familiale examiné par Jean-Marc Ghitti relève d’une autre configuration. Aux changements complexes de la famille dans le monde contemporain, l’institution judiciaire française semble avoir choisi de répondre par une idéologie simpliste. Comment ajuster la réalité à sa grille de lecture ?
L’une des remises en question les plus radicales de l’institution judiciaire sécrétée par notre monde porte sur l’idée de peine. Peut-on s’en passer ? Faut-il s’en débarrasser, comme d’un reste de temps barbares heureusement révolus ? Didier Peyrat défend à l’opposé le principe de la sanction pénale et plaide la nécessité d’en ressaisir la signification.
Autres articles du dossier La justice ébranlée
- Jean de Maillard, « Les ambiguïtés de la politique de sécurité française. », p. 119-134
- Jean-Marc Ghitti, « Réformer la justice familiale ? », p. 135-145
- Didier Peyrat, « Punir, est-ce fautif ? », p. 146-156