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S’il est une partie du monde qui a spectaculairement émergé au cours de la dernière décennie, au point de faire figure de futur centre de gravité du monde, c’est l’Asie. Ce sont les visages et les perspectives de cette dynamique qu’interrogent les articles et entretiens rassemblés dans ce dossier.

La crise économique oblige à reconsidérer les atouts et les faiblesses de la Chine. Que peut-il advenir de la mue en cours si la croissance vient à faiblir ? Jean-Luc Domenach envisage les hypothèses en présence, à partir d’un bilan sans complaisance du chemin parcouru.

L’affaire tibétaine a brutalement mis en lumière l’étendue de notre ignorance à propos de ce pays disputé. Clive Lindley rappelle l’histoire compliquée de la région et dresse le tableau de sa situation actuelle.

La Chine ne va pas sans le « monde sinisé », c’est-à-dire l’ensemble des cultures asiatiques qui lui ont emprunté une partie de ses valeurs avec son système d’écriture. Nous revenons avec Léon Vandermeersch, qui a consacré une étude classique au sujet, sur l’avenir de cet ensemble culturel, maintenant qu’il est réunifié par le capitalisme.

Le Japon a été le pionnier asiatique de l’occidentalisation économique. D’où l’intérêt d’examiner son parcours afin d’en tirer des leçons éventuellement valables pour d’autres. Pierre-François Souyri retrace les étapes de cette modernisation et du travail de réflexion qui l’a accompagnée.

Il reste avec la Corée du Nord un dernier bastion du communisme pur et dur. Mais il est gagné insensiblement par le mouvement général, montre Philippe Pons.

L’Asie centrale est le plus souvent la grande oubliée des descriptions du continent. Il va être de moins en moins possible de l’ignorer, pourtant, plaide Clive Lindley, même s’il est toujours aussi difficile de s’orienter dans sa diversité et ses tensions.

L’Inde défraie la chronique aujourd’hui surtout par ses succès économiques. Mais elle demeure une énigme politique, avec cet enracinement précoce de la démocratie qu’elle est parvenue à sauvegarder, en dépit de la pauvreté de masse. Christophe Jaffrelot propose une explication de cette exception remarquable.

Ne va-t-on pas trop vite en besogne en déclarant la Chine et l’Inde les grandes puissances économiques de demain, en fonction de leurs réussites actuelles ? L’extrapolation pourrait être trompeuse, soutient Diana Hochraich, tant les obstacles qui attendent les deux pays sur la route sont de taille. L’ancien monde et les puissances en place n’ont pas dit leur dernier mot.

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