Ce ne sont pas seulement les sociétés qui changent, ce sont aussi les attitudes, les comportements, les motivations, les aspirations de leurs membres – bref, leur psychologie. Si les transformations en train de s’opérer nous sont tellement opaques, c’est pour une bonne part à cause de notre ignorance de ces renouvellements. D’où l’importance de s’enquérir de ce domaine difficile d’approche, mais essentiel. De fondation, Le Débat n’a cessé d’accueillir et d’encourager ces explorations. Il continue.

L’ampleur des modifications intervenues dans l’expérience personnelle au cours du dernier demi-siècle oblige à se demander si nous ne sommes pas en présence d’une « nouvelle donne anthropologique ». Olivier Bobineau dresse le bilan de ces ruptures et montre en quoi leur convergence dessine une modernité inédite.

L’actualité nous offre régulièrement le spectacle d’inexplicables déchaînements de violence dans l’enceinte des établissements scolaires. La récurrence de ces massacres interdit de les regarder comme des aberrations isolées. Il faut qu’ils répondent à une inspiration commune. David Le Breton dresse le profil de ces meurtriers d’un genre spécial et s’interroge sur la signification de leurs actes.

Il arrive que les psychologues soient pris dans le mouvement psychologique dont ils sont en principe spécialistes, au point d’être dépassés par lui. C’est manifestement ce qui est arrivé à la psychanalyse qui, après avoir représenté une grande avancée dans la compréhension de l’esprit humain, s’est discréditée en sombrant dans l’esprit de chapelle et dans la sclérose théorique. Sébastien Dupont cherche à remonter aux racines de ce dévoiement énigmatique.

Autres articles du dossier Psychologie contemporaine

• Olivier Bobineau, « La troisième modernité », p. 150-159
• David Le Breton, « Sur les massacres scolaires », p. 160-173
• Sébastien Dupont, « L'autodestruction du mouvement psychanalytique », p. 174-192