Présentation

L’histoire du nazisme demande a être élargie par rapport à l’histoire politique et sociale à laquelle elle s’est généralement tenue. La dimension idéologique du système national-socialiste passait pour peu consistante, hors de son racisme sommaire et brutal. Or les choses ne sont pas si simples. Le régime a développé une élaboration doctrinale qui est à prendre au sérieux si l’on veut comprendre plus d’un aspect de son fonctionnement. Le domaine juridique est caractéristique à cet égard. Car il y a bel et bien eu un « droit nazi », si contradictoire que l’idée puisse paraître, comme le montrent les deux études réunies ici. Le régime se réclame du « peuple ». Johann Chapoutot examine ce que recouvre la notion dans un tel cadre et en dégage les implications. Olivier Jouanjan revient sur la torsion infligée au terme même de « droit » et s’attache à cerner le style spécifique de « discours juridique » qui en résulte.