Présentation

La France avait un modèle en matière d’accueil des immigrés : l’assimilation ; elle n’en a plus. Tel est le constat de départ de Michèle Tribalat dans son dernier livre, Assimilation. La fin du modèle français (Éd. du Toucan, 2013). L’assimilation a été dénoncée pour sa brutalité, puisqu’elle demandait la mise à l’écart de leur culture d’origine de la part des nouveaux arrivants. On a préféré parler d’intégration, ou encore d’insertion, notions plus respectueuses de la diversité culturelle. La réalité est que ces termes dissimulent une incertitude profonde sur le possible et le souhaitable en ce domaine. Le symptôme en est la difficulté à affronter les données du problème, voire simplement à les établir. Les effets anxiogènes de cet évitement ne sont pas à souligner. Contre cet aveuglement volontaire, Michèle Tribalat s’efforce de définir une méthode permettant d’aboutir à une évaluation fiable du phénomène. Parmi les enjeux de cette appréciation, il y a au premier chef la mesure du poids de l’islam et le défi que représente son inscription dans le cercle de la laïcité républicaine.

La France est-elle capable d’un débat public raisonné sur le sujet ? Il faut en faire le pari, en dépit des réactions passionnelles qu’il suscite et qui empoisonnent la vie politique depuis trois décennies. Le livre de Michèle Tribalat en offre le support. Nous remercions Malika Sorel-Sutter, Philippe d’Iribarne et Thierry Tuot d’avoir bien voulu nous livrer leur point de vue sur cette question difficile entre toutes, et Michèle Tribalat de s’être prêtée à la discussion de ses thèses.