Présentation

Affaiblissement irrémédiable ou adaptation en cours ? L’incertitude sur l’état réel de l’économie française est la boîte noire de notre débat public. De l’utilité de parvenir à un diagnostic partagé. Nous reproduisons ici le questionnaire que nous avons soumis à des observateurs particulièrement qualifiés dans l’espoir d’apporter notre pierre à l’édifice. Nous remercions vivement Laurent Faibis et Olivier Passet, Xavier Timbeau et Jean Pisani-Ferry d’avoir bien voulu nous accorder leur concours.

La France est inquiète. L’opinion s’interroge sur la capacité de l’économie à rebondir au sortir de la crise financière et à relever le défi de la mondialisation. Les craintes sont d’autant plus grandes que le problème est à l’ordre du jour depuis des années – il l’était déjà avant la crise de 2008 – sans que sa solution ait avancé d’un pouce, en dépit de nombreuses mesures supposées y remédier. Comme si la France était incapable de faire le saut que son grand voisin allemand, le pays de référence, a su réaliser.

L’absence d’un diagnostic clairement établi n’est pas la moindre des sources qui alimentent cette inquiétude. L’objet de cette enquête est d’y contribuer.

1. Comment situer la position de la France dans le champ de l’économie globale. Le Royaume-Uni peut compter sur la puissance financière de la City, l’Allemagne sur son industrie de biens d’équipement. L’économie française donne l’impression, aux yeux du profane, de ne pouvoir s’appuyer que sur un trop petit nombre de secteurs de pointe (le luxe, l’aéronautique…) et de présenter pour le reste un profil moyen, sans avantage comparatif déterminant. Ce sentiment vous paraît-il justifié au regard d’une analyse précise des forces et des faiblesses de notre appareil productif ?

2. Dans un contexte de forte détérioration de la compétitivité-coût de l’économie française, quel bilan tirer des politiques conduites au cours de ces dernières années pour améliorer son efficience et ses résultats (dépense publique, simplification, retraites, crédits d’impôts, marché du travail) ?

3. Que faire, sur la base de ces analyses ? Quelles politiques seraient à même de répondre à ces difficultés et de remettre l’économie française au diapason de ses concurrentes ? Quelles sont les réformes clés qui seraient véritablement à la hauteur de la situation ?