Présentation

La transition technologique dans laquelle l’expansion des réseaux numériques nous a embarqués fait surgir chaque jour de nouvelles possibilités et de nouveaux problèmes avec elle. C’est notre actualité de fond qui exige une attention constante. Le Débat s’en est déjà fait largement l’écho et va continuer. En voici trois échantillons supplémentaires.

La transition numérique ouvre un immense chantier avec l’exploitation des big data, de la masse des données rendues accessibles par la mémoire des machines, à commencer par les données que chacun laisse derrière lui. L’opinion s’en est émue. Il est admis que l’utilisation de ces traces soulève un problème de protection de la vie privée auquel les autorités et les opérateurs s’emploient à chercher des réponses. Mais ce n’est qu’un modeste début. La vraie question est ailleurs, montre Pierre Bellanger. Elle est d’ordre collectif. D’abord en ce que ces données cessent d’être « personnelles », au sens strict, dès lors qu’elles s’insèrent dans un réseau. Ensuite en ce que les conséquences de leur utilisation vont si loin, dès qu’on y réfléchit, qu’elles mettent en question la souveraineté d’un pays. Le problème politique d’Internet ne fait que commencer.

Les moyens numériques changent les conditions pratiques de l’enseignement, à tous les niveaux. L’enseignement supérieur a vu ainsi débarquer les moocs et, avec eux, l’ouverture virtuelle des savoirs de pointe à tous les publics. Nous leur avons d’ores et déjà consacré un ensemble de réflexions (« Ouvrir l’université par le numérique ? », n° 180, mai-août 2014). Mais le bilan n’en est qu’à ses débuts. Au fur et à mesure que l’expérience se déploie et s’enrichit, le regard se modifie et s’affine. Alexis Abeille et Geoffroy Daignes livrent les résultats de leur observation des mouvements en cours.

La numérisation bouleverse le statut du livre et les bases de sa diffusion. Denis Mollat examine le défi que cela représente pour la librairie et les moyens de le relever.