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C’est une règle de toute action : les buts poursuivis sont une chose, les résultats obtenus en sont une autre, qui peut s’écarter sensiblement des intentions initiales. C’est le cas des politiques européennes examinées ici.

La crise financière des dernières années a chargé la Banque centrale européenne d’une fonction névralgique qui va bien au- delà des attributs techniques que lui réservaient les traités. Mais la démocratie trouve-t-elle son compte dans cette évolution ' demande Coralie Delaume.

De la même façon, les engagements en matière de stabilité budgétaire liés à la création de l’euro ont des conséquences pour les dépenses sociales qui n’avaient pas été anticipées. Elles font peser une hypothèque considérable sur l’avenir de la Sécurité sociale, montre Luc Pierron.

Rouage discret du système institutionnel européen, la Cour de justice a cependant joué un rôle déterminant dans l’avancée vers une « union toujours plus étroite ». Mais elle en a aussi infléchi la nature dans un sens qui n’est pas étranger à ses difficultés actuelles. Dieter Grimm éclaire le mécanisme de dépolitisation qui en a résulté et le problème de légitimité que celui-ci a fini par ouvrir.

L’ampleur de la crise grecque et l’étendue de ses retombées ne sont plus à souligner. Mais quel est son impact en profondeur sur la société grecque ' Sophia Mappa fait ressortir les signes du renouvellement de sa culture politique consécutif au traumatisme qu’elle a subi. Un autre effet imprévu de l’expérience européenne.