Présentation

L’économie est reine dans nos sociétés, le discours économique est omniprésent, les économistes occupent le devant de la scène publique. Ce devrait être un motif supplémentaire pour réfléchir sur des données et des idées qui ne sont guère questionnées par la science officielle.

Il en va ainsi de la comptabilité des entreprises, sujet en apparence purement technique, trop ésotérique pour les profanes et trop subalterne pour les initiés, alors que ses règles engagent en réalité tout le fonctionnement du système capitaliste et qu’elle repose sur des présupposés hautement idéologiques. Bernard Colasse en apporte la démonstration à propos des normes comptables internationales aujourd’hui en vigueur, en décryptant la conception du mécanisme économique qu’elles véhiculent.

L’évaluation est à la mode. Le pilotage par les indicateurs s’impose un peu partout, chacun est appelé à rendre compte de ce qu’il coûte et de ce qu’il rapporte. Mais que coûte ce travail de mesure des coûts ' Que saisissent vraiment ces indicateurs ' Quels effets produit réellement ce mode de gestion des personnes et des organisations ' Autant de questions, elles, en revanche, soigneusement mises de côté. Valérie Charolles fait ressortir l’intérêt qu’il y aurait pourtant à les affronter.

Le point est désormais bien connu : les règles actuelles de fonctionnement des économies trouvent leur justification dans la doctrine néolibérale. Mais d’où sort cette doctrine ' Quelle signification lui attribuer ' La question, elle, reste ouverte. Jean-Luc Gréau présente une interprétation originale de ses intentions.

Les situations économiques se répètent sans se ressembler. Franck Dedieu et Frédéric Teulon dressent un parallèle historique entre la voie de la dévaluation adoptée par le gouvernement du Front populaire en 1936 et les choix du gouvernement socialiste quatre-vingts ans exactement après.