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C’est une banalité que de souligner la centralité du rôle de l’État dans la construction de la nation française et la force des attentes dont il continue, de ce fait, d’être investi par les citoyens. Or l’évolution générale du monde va directement à l’encontre de cet héritage, à tel point que l’on peut se demander si le sentiment de malaise qui touche le pays ne tient pas en grande partie à cette remise en question. D’où l’idée qui préside à ce dossier : pour comprendre la crise française, interroger ce qui se passe du côté de l’État.
La transformation des appareils publics partout en cours ne condamne-t-elle pas l’exception française ' Jacques Chevallier en explore l’hypothèse.
L’évolution des dernières décennies a mis en avant les « politiques publiques » conduites par l’État. N’ont-elles pas pour effet, à l’arrivée, de vider de sens le fonctionnement démocratique ' Ce divorce ne serait-il pas le véritable ressort de la crise, se demande Nicolas Roussellier.
Arnaud Teyssier insiste de son côté sur le rôle pacificateur que tenait l’État dans une société tentée par la guerre civile. Est-il encore en mesure de l’exercer '
L’incrimination de la complexité des normes en vigueur ne date pas d’hier. Mais la démultiplication de la production normative rend aujourd’hui cette complexité paralysante, montre Maryvonne de Saint Pulgent.
Le changement social, d’un côté, l’innovation technique, de l’autre, ont bouleversé la relation des usagers aux services publics. Noël de Saint Pulgent appelle à en repenser les modalités.
Mais plus largement encore, que devient l’État au quotidien, tel qu’il est vécu par les citoyens ' Alain Guery propose un tableau des incompréhensions et des colères qui alimentent le trouble collectif.