Présentation |
La post-vérité a été désignée comme le « mot de l’année » 2016 par le très sérieux Oxford English Dictionary. Et il est exact que la campagne présidentielle américaine qui a conduit à l’élection de Donald Trump, puis la campagne référendaire britannique sur le Brexit ont mis la notion au premier plan. Dans l’un et l’autre cas, certains discours ont paru s’affranchir de la contrainte des faits à un degré inédit et, qui plus est, tirer leur efficacité de cette liberté. De là, le champ d’application de la notion s’est étendu pour qualifier de manière plus générale le style de discours des mouvements dits « populistes ».
Mode verbale sans conséquence ou authentique signe des temps ' Notion à creuser ou à écarter ' La question mérite à tout le moins d’être posée et discutée. Elle a fait l’objet d’une table-ronde entre Gil Delannoi, Marcel Gauchet et Philippe Raynaud, réunie le 22 février dernier à l’initiative de l’association étudiante des « Amis de la mention études politiques » de l’École des hautes études en sciences sociales. Ce sont les textes de leurs interventions que l’on trouvera ici. Nous y joignons une étude de Ran Halévi sur les origines et la signification de cette notion-problème.