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Ce n’est pas d’aujourd’hui que la colonisation, puis la décolonisation alimentent un discours critique visant à libérer les peuples dominés du regard et du discours des dominants. Cheikh Anta Diop en avait donné un exemple pionnier avec son effort pour bâtir une histoire africaine dégagée de la grille de lecture occidentale. Catherine Coquery-Vidrovitch en rappelle la mémoire et l’héritage.
Plus près de nous, Edward Said avait lancé une attaque en règle contre l’« orientalisme » qui a suscité une abondante postérité. François Jacquesson revient avec le recul sur cet ouvrage séminal en s’efforçant d’en démêler les forces et les faiblesses.
Mais c’est aujourd’hui, sans doute, que cette volonté d’émancipation du récit colonial et des préjugés qu’il charriait acquiert sa pleine vigueur. Elle s’exprime avec une radicalité particulière dans le courant des études « décoloniales » qui s’est développé en Amérique latine. Sylvie Taussig en donne une illustration à propos du traitement réservé à la figure névralgique de Descartes.
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