Comme nous le faisons régulièrement depuis 2008, nous auscultons les derniers développements d’une crise financière qui n’en finit pas de prendre de nouveaux visages. Après les marchés et les banques, voici le tour des États et des « dettes souveraines ». C’est aussi l’occasion de s’interroger sur les voies de sortie de cette situation en forme de piège.
Paré hier de toutes les vertus et de toutes les promesses, l’euro se retrouve aujourd’hui sur la sellette. Jean-Luc Gréau scrute les raisons de ce revirement et les perspectives qu’il laisse augurer pour l’économie européenne.
La responsabilité des « nouveaux instruments financiers » dans le déclenchement de la crise n’est plus à établir. Cela n’a manifestement pas suffi à remettre leur emploi en question. Cette persévérance dans l’erreur est-elle tenable ? François Morin met en lumière les incidences néfastes des plus toxiques de ces outils et la nécessité d’en maîtriser l’utilisation.
C’est le principe même de la spéculation qui demande à être repensé et encadré, fait valoir Paul Jorion. Sans ce réexamen et l’édiction de règles claires en ce domaine, nous continuerons d’aller de hausses des prix erratiques en chutes dramatiques à un rythme accéléré.
Le fiasco de la « science » économique doit être au moins une incitation à réfléchir sur les véritables motifs de son hégémonie dans l’espace public. Il faut qu’elle ait d’autres raisons que son efficacité. Maxence Brischoux propose une hypothèse sur la nature de cette autorité.
Articles du dossier Crise financière : nouveaux rebonds
- Jean-Luc Gréau, « De l'euro bouclier à l'euro en détresse »
- François Morin, « Produits dérivés et dérives des dettes souveraines »
- Paul Jorion, « Aider les financiers à être vertueux »
- Maxence Brischoux, « La royauté des économistes »