Systèmes politiques en panne, cadre communautaire désaffecté, fermentations collectives dites un peu vite « populistes » : le malaise européen est palpable. Son analyse reste tout entière à mener, hors des dénonciations faciles et des grilles préfabriquées. En voici quelques échantillons.
Le cas Berlusconi représente une des expressions les plus spectaculaires et les plus opaques, en même temps, des dérives de nos régimes. Jusqu’où la comparaison avec le fascisme que d’aucuns n’hésitent pas à évoquer est-elle tenable ? Paolo Flores d’Arcais met en évidence les limites du rapprochement et l’originalité du phénomène.
Les problèmes identitaires liés à l’islam, tant du côté des musulmans que des sociétés d’accueil, sont l’un des plus vifs foyers d’inquiétude des sociétés européennes. André Grjebine analyse la dynamique du ressentiment mutuel à l’œuvre sur ce terrain.
L’idéologisation extrême de la question de l’immigration n’est pas étrangère aux difficultés que nos régimes éprouvent à la traiter. Thierry Blin démonte ainsi les projections éthiques et philosophiques dont la figure du « sans-papiers » est l’objet.
Les gauches européennes, le constat est devenu banal, ont largement perdu le contact avec leurs peuples. Mais pour quelles raisons au juste ? Et comment pourraient-elles le retrouver ? Laurent Bouvet revient sur ce divorce, à propos de l’exemple français, et s’interroge sur les voies de son dépassement.
Articles du dossier Dans le chaudron européen
- Paolo Flores d’Arcais, « Fascisme et berlusconisme »
- André Grjebine, « La société du ressentiment »
- Thierry Blin, « Le sans-papiers et l'humanisme de l'Autre Homme »
- Laurent Bouvet, « Le sens du peuple »