Où vont les États-Unis ? La question est dans tous les esprits. Nous l’avons posée à plusieurs reprises depuis le 11 septembre. Il ne faut pas se lasser d’y revenir. C’est la principale question du monde d’aujourd’hui : que veut, que peut sa puissance principale ? Les études réunies ici prolongent cette exploration.
L’unilatéralisme qui caractérise la politique extérieure de l’administration Bush est-il un accident conjoncturel, lié au choc du terrorisme ? Vient-il de plus loin et de plus profond, les événements n’ayant servi que de déclencheur ? Comment le situer par rapport aux attitudes traditionnelles des États-Unis vis-à -vis du reste du monde ? Pierre Melandri fait ressortir les liens qui le rattachent à la vision du destin exceptionnel de l’Amérique.
Quelle place la religion occupe-t-elle au juste dans la politique américaine ? Le sujet a inspiré force commentaires péremptoires, dans l’après 11 septembre, recherche du sensationnalisme aidant. Une « nouvelle guerre de religion », a-t-on pu soutenir à propos de la « croisade » contre le terrorisme islamiste. Isabelle Richet fait justice de ces fantasmagories en procédant à une mesure précise du poids des acteurs religieux dans la définition de la politique étrangère.
Dans le même esprit, Denis Lacorne revient sur l’idée américaine de la séparation de l’Église et de l’État. Il dégage les paradoxes qui résultent de son orientation « philocléricale » et qui la rendent si déconcertante au regard de notre laïcité à la française. À un an des élections présidentielles qui s’annoncent capitales, enfin, Vincent Michelot dresse un état des lieux de la scène politique américaine.
Articles du dossier Les États-Unis : à l'extérieur, à l'intérieur
- Pierre Melandri, « L'unilatéralisme, stade suprême de l'exceptionnalisme ? »
- Isabelle Richet, « La religion influence-t-elle la politique étrangère aux États-Unis ? »
- Denis Lacorne, « La séparation de l'Église et de l'État aux États-Unis »
- Vincent Michelot, « 2004 : une élection sans électeurs ? »
