Comment fabrique-t-on des manuels scolaires? Pas d’ouvrages plus familiers et dont, cependant, on ne parle à peu près jamais. C’était l’occasion de descendre dans la cuisine où se concoctent ces objets aussi mystérieux qu’influents. Emmanuelle Farrenq, des éditions Magnard, et Dominique Rincé, des éditions Nathan, ont bien voulu nous faire entrer dans les arcanes de leur travail, en compagnie d’Henri Mitterand, fort d’une longue expérience en la matière. Nous les remercions de cette plongée instructive.
Que retire-t-on de ces nouveaux manuels ? Nous avons eu l’idée de les mettre entre les mains d’éminents représentants de la génération d’avant, en leur posant la question suivante : « De nouveaux programmes de français pour les collèges et les lycées ont été adoptés ces dernières années. Ils sont controversés. Plutôt que de vous soumettre le texte abstrait et aride de ces programmes, il nous a semblé plus intéressant de vous demander de réagir aux manuels qui les mettent en œuvre. Par rapport à ceux que vous avez connus, les Lagarde et Michard et autres, comment jugez-vous la nouvelle génération? Vous paraît-elle de nature à stimuler l’appétit de littérature? Ou bien vous semble-t-elle au contraire encore plus faite pour décourager les vocations que les présentations scolaires d’autrefois?»
Régis Debray, Marc Fumaroli, Jean d’Ormesson, Mona Ozouf, Bernard Pivot, Philippe Sollers nous ont fait l’amitié de se prêter au jeu. Nous leur en sommes reconnaissants.
L’opération n’aurait pas été possible sans l’aide de Mme Marie-Noëlle Audigier, présidente de Savoir-Livre, qui nous a obligeamment servi d’intermédiaire auprès des éditeurs. Nous l’en remercions vivement.
Articles du dossier Manuels
- Emmanuelle Farrenq, Dominique Rincé, Henri Mitterand, « Nouveaux programmes, nouveaux manuels »
- Régis Debray, « Le département communication »
- Marc Fumaroli, « « Culture » contre Éducation ? »
- Jean d’Ormesson, « Instruire et attirer »
- Mona Ozouf, « Apprendre à ne pas lire »
- Bernard Pivot, « La méthode ou la magie »
- Philippe Sollers, « Le refoulement de l'histoire »