La mondialisation est-elle ce processus uniforme et inexorable que beaucoup dépeignent pour le dénoncer ou pour inviter à s’y plier? Est-il vrai qu’elle est en train de créer une société civile planétaire dont les organisations non gouvernementales seraient le fer de lance? Est-il exact qu’elle nous entraîne vers un univers pacifié du commerce et du droit? Autant de mythes ou de clichés dont les trois études réunies ici scrutent le bien-fondé et les limites.
Si la version anglo-saxonne de la «globalisation» l’a effectivement emporté dans un premier temps, soutient Michel Guénaire, elle donne aujourd’hui des signes de faiblesse. Une autre version de l’ouverture des économies et des sociétés est possible, vis-à -vis de laquelle le modèle français pourrait n’être pas sans atouts.
La multiplication des ONG au cours de la dernière période a été impressionnante. Mais que recouvre, au juste, cette prolifération? Samy Cohen met en lumière la diversité de nature des organisations que fédère l’appellation et les bornes que rencontre leur action.
Il y a une face cachée de la mondialisation, montre Moisés NaÃm. L’élargissement de la sphère criminelle accompagne comme son ombre l’expansion des échanges officiels. La question est de savoir si les guerres perdues d’avance que les États sont contraints de mener contre cette mondialisation de l’illégalité ne vont pas finir par avoir raison de la mondialisation pacifique et légale.
Articles du dossier La mondialisation sans mythes
- Michel Guénaire, « La France peut montrer la voie d'une autre mondialisation »
- Samy Cohen, « Le pouvoir des ONG en question »
- Moisés NaÃm, « Les cinq guerres de la mondialisation »