Dossier : La nation américaine en redéfinition


Le 11 Septembre, on l’a souvent souligné, a agi comme un révélateur. Il a fait apparaître des dimensions qui étaient au travail de manière souterraine, par exemple sous l’aspect de divergences de trajectoire entre les États-Unis et l’Europe.

Il a ramené au premier plan, pour commencer, une dimension nationale qui n’avait jamais cessé d’être là, mais que la globalisation tendait à faire oublier. L’ère post-nationale chère aux Européens n’a guère touché l’autre rive de l’Atlantique. On a même assisté à la cristallisation d’un authentique épisode nationaliste en réaction aux attentats de New York et de Washington. Anatol Lieven replace la phase actuelle dans la longue généalogie du nationalisme américain tout en faisant ressortir la spécificité de celui-ci. Il soupèse ses conséquences sur la politique de l’administration Bush.

Un des phénomènes les plus remarquables des dernières décennies est la manière dont la mémoire de la Shoah s’est imposée dans la culture américaine. Phénomène de grande conséquence, puisque cette identification aux victimes de la tragédie européenne fournit à la conscience américaine de quoi actualiser ses griefs historiques envers le Vieux Continent, indistinctement rejeté dans l’opprobre de l’antisémitisme. Jean-Marc Dreyfus reconstitue les voies par lesquelles s’est opérée cette appropriation.

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