Que savons-nous réellement de la jeunesse d’aujourd’hui ? Sur ce chapitre comme sur beaucoup d’autres, nous vivons sur des acquis qui datent. Il y a loin des clichés cultivés par le jeunisme ambiant aux réalités de la vie sociale. On le verra à la lecture des trois coups de sonde qui suivent.
On a assez dit que le public des lycées de masse d’aujourd’hui n’avait plus grand-chose à voir avec celui des lycées d’élite d’autrefois. Mais on ne s’est pas autant avisé que c’est le rapport à la culture des lycéens dans leur ensemble, élites et masses confondues, qui a changé. Dominique Pasquier l’a établi dans un livre qui a fait date. Nous revenons avec elle sur cette substitution de culture qui s’est produite sans bruit et dont les conséquences pour toute éducation future seront déterminantes.
Les « teufeurs » défraient la chronique de temps à autre. Mais leur monde et leurs conduites nous restent pour l’essentiel une terra incognita. Qu’est-ce que la fête représente pour eux comme expérience et comme valeur ? Monique Dagnaud rapporte les résultats d’une enquête qu’elle a menée auprès d’eux.
Nous tenons avec les banlieues nos « nouvelles classes dangereuses ». Mais que se cache-t-il derrière cette image toute faite ? Qui étaient véritablement, en particulier, les jeunes émeutiers de l’automne 2005, pour prendre l’exemple qui a le plus vivement frappé les esprits ? Des minorités ethniques ou religieuses en rupture de République ? Un nouveau prolétariat en voie d’affirmation ? Rien de tout cela, sans doute, comme le montre le travail de terrain mené par une équipe de chercheurs autour d’Olivier Galland.
Articles du dossier Nouvelles jeunesses
- Dominique Pasquier, « Les lycéens et la culture. Entretien »
- Monique Dagnaud, « La teuf comme utopie provisoire »
- Vincenzo Cicchelli, Olivier Galland, Jacques de Maillard, Séverine Misset, « Les jeunes émeutiers de novembre 2005 »