Nous constatons, depuis un moment, une remontée de la place des religions dans l’espace public de nos sociétés par ailleurs « séculières » ou « laïques ». Les voix qui s’expriment en leur nom, que ce soit à titre institutionnel ou à titre personnel, bénéficient d’une audience accrue et d’une considération renouvelée de la part des pouvoirs publics.
Le phénomène ne va pas sans de vives discussions. Les uns y voient, pour la dénoncer, une régression de la laïcité, les autres l’accueillent avec faveur comme un signe d’ouverture démocratique. C’est autour de ce problème que tourne la discussion entre Jürgen Habermas et Paolo Flores d’Arcais. Habermas (dont paraît en français Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie) y lit pour sa part une évolution positive; il va jusqu’à parler d’une « société post séculière ». Un diagnostic que conteste fermement Paolo Flores d’Arcais, qui plaide pour une reformulation rigoureuse de l’idéal laïc.
Articles du dossier Religion et espace public
- Jürgen Habermas, « Qu'est-ce qu'une société « post-séculière » ? »
- Paolo Flores d’Arcais, « Onze thèses contre Habermas »
- Jürgen Habermas, « Retour sur la religion dans l'espace public »