Dossier : Le socialisme est-il soluble dans le libéralisme ? Sur Les Règles de la liberté de Monique Canto-Sperber


Personne n’ignore que la famille socialiste, au sens large, a un grave problème de doctrine. La solution collectiviste est discréditée et le réformisme social-démocrate lui-même, si avouable que soit son bilan, paraît dans l’impasse, en raison des difficultés structurelles de l’État-providence. D’où le renouvellement peut-il venir ?

Ne se trouve-t-il pas, potentiellement, dans la renaissance de la pensée libérale qui a accompagné, depuis une trentaine d’années, la désagrégation des systèmes communistes et la remise en question des régulations étatiques ? C’est la thèse qu’a soutenue Monique Canto-Sperber dans un livre retentissant. Le libéralisme bien compris, la première des exigences étant de le définir, a-t-elle fait valoir, loin d’être aux antipodes du socialisme démocratique, lui offre en réalité une planche de salut. Il donne un langage et une perspective à ce qui représente son aspiration primordiale : l’émancipation individuelle. La liberté a ses règles et c’est du côté de ces règles que se situe l’avenir du socialisme. Il sera un « socialisme libéral Â» ou ne sera pas.

Étant donné l’attention que Le Débat a toujours accordée à la redéfinition de la gauche, il ne pouvait manquer de mettre en discussion cette salubre provocation intellectuelle au provincialisme français. Marcel Gauchet, Lucien Jaume, Jean-Pierre Le Goff évaluent la cohérence et les chances de la proposition. Nous remercions Monique Canto-Sperber de s’être prêtée à cet échange.

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