Voici deux objets en forme de défi pour la réflexion politique, en raison de leur caractère périphérique : un symbole et une activité reine de nos sociétés.
Personne n’ignore, sans doute, que la politique n’est pas faite que d’idées claires. Il n’empêche que l’analyse de nos régimes fait rarement place au rôle que continuent d’y jouer les symboles. Robert Dumas met en évidence les résonances actuelles, dans la ligne d’une longue tradition, de l’un des plus éminents d’entre eux, le symbole de l’arbre.
Il y a longtemps qu’on s’interroge, en revanche, sur les retombées politiques du sport, ce fait social majeur dont l’importance ne cesse de croître au sein de nos sociétés. La question n’en est pas moins toute à reprendre, tant les réponses proposées pèchent en général par leur naïveté pseudo-« critique ». Qui peut véritablement prendre au sérieux la thèse selon laquelle il s’agit du nouvel « opium des peuples » destiné à entretenir la soumission ? Et s’il fallait renverser la proposition, demande Robert Redeker ? Et si se cachait là , plutôt, une illusion des gouvernants ? La discussion est ouverte.
Au moment où nous mettons ce numéro sous presse, notre ami Robert Redeker est toujours contraint de se cacher, sous la protection de la police, devant les menaces de mort dont il a été l’objet de la part d’organisations islamistes. Nous l’assurons d’autant plus chaleureusement de notre entière solidarité que l’attitude des responsables politiques a été indigne en cette affaire. Nous nous honorons de publier Robert Redeker, héros malgré lui d’une cause sur laquelle il ne saurait être question de transiger, celle de la liberté d’opinion.
Articles du dossier Théorie politique
- Robert Dumas, « L'arbre, symbole politique ambivalent »
- Robert Redeker, « Le sport, opium du peuple ou opium des politiques ? »