La théorie de l’évolution est en plein mouvement. À un bout, elle est en passe d’être révisée dans sa conception d’ensemble; à l’autre bout, ce sont les frontières du vivant et les mécanismes primitifs de la vie qui s’éclairent sous de nouveaux jours.
Jerry A. Fodor fait le point sur les données qui poussent à remettre en question les idées de sélection naturelle et d’adaptation, telles qu’elles étaient classiquement reçues dans le cadre darwinien.
Freeman J. Dyson souligne la portée révolutionnaire des travaux de Carl R. Woese sur les transferts d’information génétique au sein des populations microbiennes (dont nous donnons un bilan synthétique dû à Carl R. Woese lui-même, en compagnie de Nigel Goldenfeld). Ils bouleversent en particulier la conception des débuts de l’histoire de l’évolution des formes vivantes. Chose remarquable, ces résultats convergent avec ceux obtenus par Jean-Marie Lehn dans le domaine de la chimie supramoléculaire. Evelyn Fox Keller dégage les perspectives ouvertes par l’unification qui se dessine de la sorte, en comblant, dit-elle, « le fossé conceptuel entre le vivant et le non-vivant ». Jean-Marie Lehn expose le renouvellement de la conception de la matière qui se dessine à partir de l’étude des phénomènes d’auto-organisation sélective au niveau moléculaire.
Articles du dossier Vers une nouvelle biologie ?
- Jerry A. Fodor, « Pourquoi les porcs n'ont pas d'ailes »
- Freeman J. Dyson, « L'avenir des biotechnologies »
- Nigel Goldenfeld, Carl R. Woese, « La prochaine révolution en biologie »
- Evelyn Fox Keller, « L'unification de la biologie et de la chimie »
- Jean-Marie Lehn, « Vers la matière complexe »