Dossier : Y a-t-il un bon usage de Carl Schmitt ?


Après Heidegger, Carl Schmitt est à son tour rattrapé par son passé nazi. Sa réputation n’avait cessé de croître au cours des deux dernières décennies, les traductions de ses œuvres s’étaient multipliées, sa pensée était devenue l’objet de travaux savants. Bref, la vogue de la philosophie politique en avait fait un auteur de premier plan.

Ses accointances notoires avec le régime hitlérien n’étaient aucunement ignorées, mais elles n’étaient pas tenues, en général, pour déterminantes du contenu même de sa pensée au point d’en invalider la portée. C’est précisément la question prévisible et, en un sens, normale, inévitable, qui est aujourd’hui soulevée. N’est-on pas passé trop vite sur la réalité de l’engagement nazi de Schmitt ? N’a-t-on pas sous-estimé le rôle intellectuel qu’il a joué dans sa carrière ? N’a-t-on pas imprudemment surestimé, dans l’autre sens, l’originalité d’une thématique dont les racines ne seraient que trop claires ? En un mot, ne convient-il pas de renvoyer son œuvre à l’oubli dont elle n’aurait jamais dû sortir ?

Autant de problèmes liés, mais qui gagnent à être distingués et qui appellent chacun un examen aussi scrupuleux que serein. C’est dans cet esprit que quelques-uns des meilleurs spécialistes actuels de la pensée schmittienne présentent ici leur avis sur les différentes faces du dossier.

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