DOSSIER : Redéfinir la culture générale

Sur la culture générale aujourd’hui

Il y a eu un modèle de « culture générale » fondé sur les humanités classiques et la littérature. Il a fait l’objet de critiques aussi nombreuses que sévères, tantôt pour son caractère scolaire, tantôt pour son caractère de classe, tantôt pour son étroitesse, tantôt pour son irréalité. On a tenté de le sauver en l’ouvrant aux réalités contemporaines de la science, de la technique, de l’économie. En vain : l’idée même paraît aujourd’hui complètement discréditée.

Pourtant, il est difficile de s’en passer. On le voit aux appels récurrents à sa reconstitution sous d’autres noms, qu’il s’agisse de « culture commune », au niveau élémentaire, ou de « pluridisciplinarité » au niveau supérieur. Si ces incantations n’ont pas donné de résultats probants, elles non plus, l’exigence demeure. Comment, en effet, un enseignement secondaire ou supérieur digne de ce nom pourrait-il se contenter de n’offrir à ses usagers qu’une juxtaposition de connaissances spécialisées ?

1. Est-ce à dire, devant l’insuccès des efforts pour redonner vie à l’idéal de culture générale jusqu’à présent, qu’il faut se résigner à sa disparition ? Correspond-il à un âge dépassé des savoirs, à l’égard duquel la nostalgie est inutile, ou conserve-t-il une authentique nécessité fonctionnelle ?

2. Comment le redéfinir ? Quel contenu donner à la culture générale dans l’état actuel des savoirs, une fois écartée la tentation stérile de l’encyclopédisme, puisqu’il est entendu que la culture générale ne saurait consister à tout savoir ?

3. Comment enseigner la culture générale et dans quel cadre ? Par qui la faire enseigner, étant donné l’écueil de la spécialisation ? Faut-il en faire une discipline à part ? Sinon, comment déjouer le cadre contraignant des disciplines ?

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