DOSSIER : Expériences du féminin Expériences du féminin |
L’émancipation des femmes est sans aucun doute la plus importante transformation non seulement sociale, mais anthropologique de notre temps. Elle continue de se déployer, en faisant surgir des questions nouvelles. Elle oblige à réexaminer en retour quantité de points qui passaient pour plus ou moins établis, à commencer par l’identité féminine.
Le dernier dossier bioéthique arrivé à l’ordre du jour, du fait de la perspective de son inscription dans la loi, est celui de ce que l’on appelait jadis les « mères porteuses ». Antoinette Fouque expose les raisons qui lui font regarder cette « gestation pour autrui » comme une étape significative du mouvement de libération des femmes dont elle a été une pionnière.
L’époque du féminisme militant est close pour l’essentiel, constate Camille Froidevaux–Metterie, puisqu’il a gagné. Or la femme contemporaine, née de cette victoire, ne ressemble pas à celle qu’anticipaient nombre de militantes féministes. Ce décalage, plaide–t–elle, justifie de s’interroger à nouveaux frais sur le noyau de l’identité féminine, plus complexe que la volonté de rupture avec la tradition ne le laissait entrevoir.
Nous joignons au dossier un document, sous la forme d’un témoignage sur une maladie réputée à la fois féminine et caractéristique de notre temps : l’anorexie. Maladie énigmatique, à coup sûr, quoi qu’il en soit, qui s’éclaire ici de l’intérieur.
Autres articles du dossier Expériences du féminin
- Antoinette Fouque, « Les enjeux de la gestation pour autrui », p. 145-157
- Camille Froidevaux-Metterie, « Naissance de la femme contemporaine », p. 158-173