Présentation |
L’afflux subit de réfugiés et de migrants à partir de la Turquie au cours de l’été 2015 a donné une autre dimension à un problème qui travaillait déjà en profondeur les sociétés européennes. Il est devenu clair dans les esprits que nous n’en sommes qu’au début de vastes mouvements de populations en direction du Vieux Continent dont la gestion va s’imposer comme l’un de ses principaux problèmes politiques. La première difficulté à vaincre tient à l’intensité passionnelle qui s’attache au sujet. Elle paralyse la réflexion publique. De l’urgence de dépasser ce blocage par une réflexion raisonnée, sans tabous ni anathèmes.
La réflexion se doit de commencer par la confrontation aux situations existantes, et notamment celles créées par l’impréparation en la matière. Nous en avons un échantillon privilégié en France, celui offert par le fameux « 9.3 », terre d’accueil d’une grande partie des nouveaux venus sur notre territoire. Didier Leschi dresse le tableau de ce que l’homme de terrain qu’il est a pu constater sur place.
Mais la question requiert aussi, d’autre part, du recul et de la hauteur de vue.
Raffaele Simone remet la situation européenne en perspective en faisant le tour des implications du défi nouveau auquel elle est confrontée.
L’Union européenne s’est divisée sur la politique d’accueil à réserver aux réfugiés. Un fossé d’incompréhension s’est creusé à ce propos entre l’Ouest et l’Est. Ivan Krastev en analyse les motifs.