Présentation |
Les constats s’accumulent : les inégalités scolaires s’aggravent, les situations d’échec augmentent, les performances moyennes des élèves s’érodent. Quelque chose a mal tourné dans l’école de la République, au moment où nous en aurions le plus besoin. Le livre de Jean-Pierre Terrail, synthèse percutante de nombreux travaux antérieurs, propose une analyse rigoureuse de ce dévoiement et un programme pour en sortir qui tranchent avec tant de déplorations vides et de remèdes irréels trop souvent de mise en la matière. Les politiques de démocratisation se sont révélées contre-productives, montre-t-il, en raison d’une erreur de diagnostic. On a cru que « demander moins à ceux qui avaient moins » leur permettrait de surmonter leur handicap de départ. Au lieu de quoi on les y a enfermés. C’est cette idée fausse qu’il s’agit de corriger, en mettant l’exigence intellectuelle au premier plan, sur la base d’une juste appréciation de l’« égalité des intelligences ». La proposition, on en conviendra, appelle pour le moins la discussion. Nous remercions vivement Stella Baruk, Denis Kambouchner et Philippe Meirieu d’avoir bien voulu nous livrer leur point de vue et Jean-Pierre Terrail de s’être prêté à cet échange.
Nous joignons au dossier une étude de François Vatin sur la crise chronique de l’université, autre aspect des difficultés du système de formation français. Là aussi il est grand besoin d’un diagnostic solidement étayé et de solutions à la mesure des réalités.