DOSSIER : Voter, réformer Présentation |
C’est le moment ou jamais de méditer le fait qu’une élection, en démocratie, est loin de se réduire à la désignation éclairée du plus apte au métier de gouvernant. Le malaise ressenti par une large partie du corps électoral devant une situation où les citoyens sont obligés de choisir entre des sortants et de perpétuer, quoi qu’il arrive, des orientations politiques en place de longue date, est éloquent. Il fait ressortir combien les dimensions symboliques du renouvellement des hommes et de l’ouverture des possibles sont essentielles à l’exercice. C’est cette dualité d’aspect du suffrage qu’interroge Jean-Pierre Dupuy. La rationalisation des règles du jeu politique, souligne-t-il, ne l’empêche pas de continuer à procéder du rituel.
C’est le moment ou jamais de se demander ce qui assure le discours de la « réforme de l’État » d’un tel magnétisme parmi les élites françaises. Jean-Gustave Padioleau démonte les multiples acceptions dont est susceptible cette notion faussement simple. Il en montre les limites opératoires, en mettant en lumière le rôle qu’elle remplit dans l’imaginaire des sommets de l’État. Comparaisons internationales à l’appui, il scrute les conditions d’une réforme qui ne se contenterait pas de faux-semblants ni ne s’égarerait dans un « réformisme conservateur pervers ».
Autres articles du dossier Voter, réformer
- Jean-Pierre Dupuy, « La loterie à Babylone », p. 4-19
- Jean-Gustave Padioleau, « Une piété française : « la réforme de l'État » », p. 20-34